LES METHODES EN SCIENCE DE L’EDUCATION
Introduction
La méthode en science de l’éducation est une quête incessante pour la maîtrise du plus grand nombre de variables qui interviennent dans le processus éducatif. Les sciences de l’éducation se fixent comme objectif de trier de la masse des faits éducatifs observables des relations et des rapports nécessaires pour expliquer et comprendre les problèmes fondamentaux de l’apprentissage et des pratiques éducatives. Toutes les méthodes contemporaines présentent une réponse au paradoxe de l’esprit qui ne peut s’expliquer et se connaître qu’à travers une enquête et surtout hors de lui-même. Le choix devient alors restreint puisqu’il s’agit en fait de prendre le matériel d’étude dans les phénomènes éducatifs tel qu’ils se présentent. C’est la méthode clinique, qui à travers des approches souvent naïves et bien élaborées, qu’elle se propose d’étudier.
Ce que perçoit le clinicien dans une simple formule de politesse ou bien dans un simple jeu gratuit de l’enfant devient l’occasion d’une recherche approfondie.
Quelles sont les principales méthodes et quelles sont les théories qui soutiennent ces méthodes ?
La méthode clinique
Il faut remarquer que la psychoclinique dans tous ces aspects constitue à l’évidence une des sciences fondamentales de la médecine. La méthode clinique constitue à l’évidence une des sciences fondamentales de la médecine. La méthode clinique constitue en fait dans certain domaine de la médecine comme la psychiatrie.
3 angles :
Au niveau du concept le terme clinique appartient à la médecine et à elle seule. Ce mot vient du grec KLINIKAS. Il fait référence au lit, le lit lieu de sommeil, de sexe, de maladie et de mort.Il faut remarquer l’émergence d’un courant de clinicien autonome de la médecine et de plus en plus indépendant. Elle consiste à étudier les cas individuels et concrets et en même temps une démarche descriptive et compréhensive. On peut donc définir deux méthodes cliniques comme celle qui considère l’individu concret dans sa situation présente et dans son histoire propre. Elle vise à mieux comprendre sans chercher à le placer parmi d’autres. Sans faire usage de procédés instrumentaux, cette méthode se heurte à un obstacle énorme. En effet, l’objet de sa recherche est un individu concret, une personne humaine, un sujet qui ne saurait se constituer comme un objet devant un observateur qui n’aurait d’autre intention que cette observation pure et simple.
Développement Affectif Psychanalytique
Au niveau des autres méthodes statistiques ou comparatives, on prend l’individu comme un élément dans un ensemble et l’objet d’étude est telle ou telle caractéristique de cet individu et non sa totalité. Pour la méthode clinique, c’est l’intimité même du sujet qui est explorée, en conséquence, toute recherche théorique dans ce domaine ne peut se développer qu’à partir d’une expérience pratique et ne peut être conduite que par des praticiens. Les tenants de ce courant sont FREUD, REICH, RODGERS, LEWIN.
La méthode expérimentale
C’est la méthode du laboratoire comme lieu privilégié d’investigation politique. Dans ce laboratoire, on contrôle un maximum de variables qu’on manipule et applique avec un maximum de rigueur à travers les règles de l’expérimentation. Il constitue par conséquent une situation artificielle. Ceci ne signifie pas quel les lois mises en évidence soient différentes de celles qui jouent en situation réelle et naturelle mais elles apparaissent seulement avec plus de netteté car on a éliminé les facteurs de parasites. La moindre réponse conditionnée paraît dépendre de causes si nombreuses et complexes que l’on se sent moins que jamais autorisé à expliquer à la légère les conduites de la vie réelle. On peut situer la théorie du conditionnement du premier type. Cette théorie a été usée dans le domaine sportif et dans l’EPS (JO), mais on a vite abandonné cette théorie parce qu’elle développe des automatismes sans tenir compte des conditions dans lesquelles le geste technique doit être accompli.
Le stimulus organise la réponse. La théorie du conditionnement opérant cette théorie a été inventée par SKINNER en 1945. Elle consiste à ce que l’élève puisse choisir ses besoins personnels d’apprentissage. Cette théorie est à l’origine de l’informatique car on a mis un ordinateur avec différents logiciels devant l’enfant et on lui a laissé le libre choix du logiciel.
La méthode de la recherche d’action est la méthode qui a voulu concilier le clinique et l’expérimental, elle est issue des mouvements d’éducation institutionnelle avec les chercheurs comme LA PASSADE ou Jacquart BOINEAU dans les années 70.
Dans un sens figuratif, cette méthode consiste à provoquer le changement pour analyser cette répercussion sur l’individu et sur le milieu. On peut dire symboliquement que cette méthode a provoqué une " tempête dans un verre d’eau " pour analyser " l’écoulement de l’eau " et " le verre éclaté ".
Les méthodes d’éducation nouvelle
Elle recherche avant tout l’adaptation de l’enfant sur le plan social et sur le plan psychologique. Cette adaptation est aussi vue dans le sens social en utilisant les capacités propres à l’enfant. Parmi ces méthodes, il y a la non-directivité. Le défenseur de ce courant pédagogique est l’anglais LEIL (1883-1973) dans Libre Enfant de Summer Hill. LEIL propose une libération sociale et sexuelle de l’enfant. Sa méthode a été appliquée en Angleterre où il prône une libération totale que ce soit dans les relations entre les éduqués ou entre l’éducateur et les élèves. Cette libération n’a pas de limite, les élèves choisissent le cours et l’enseignant est là pour assister et répondre aux éventuelles questions des élèves.
L’américain Karl RODGERS présente le côté modéré de cette méthode, il a commencé comme psychothérapeute, il considère que la libération des puissantes forces de changement se réalise principalement si on l’écoute avec compréhension. RODGERS a voulu baisser la portée négative de cette théorie, il faut reconnaître que cette théorie pédagogique a suivi pour des enfants infirmes psychologiques et ne peut être valable pour tous les enfants. On peut la classer comme une attitude pédagogique et non comme une méthodes.
SNYDERS a considéré, à travers son livre, que les phénomènes de groupe sont d’une complexité telle que l’interdépendance des élèves et des enseignants, suivant l’objet d’étude et la matière enseignée ne permettent pas souvent ce les laisser faire. Il met en garde contre des généralisations à partir de ces particuliers.
Concernant la mixité, cette méthode a été expérimentée par des centres d’éducation en France et a provoqué des problèmes énormes dans l’animation des groupes et surtout dans la cohabitation.
Ces méthodes ont été prônées durant 1968, on a cru que plus on laissait l’adolescent libre, il se développerait plus. L’enseignement ne donne plus de savoir. Cette méthode a échoué, à l’école et en centre de vacances. Elle est mise de côté car elle fait transgresser toutes les normes de la société.
Les méthodes actives
Les représentants de cette méthode sont nombreux, DE CROLY, FREINET et MONTESSORY. Cette pédagogie implique une activité dans l’acte même par lequel on apprend certaines connaissances en les découvrant. Elles mettent en jeu l’initiative créatrice de l’enfant, elle le fait participer activement à l’élaboration des connaissances au lieu de recevoir passivement du maître ou du manuel en mettant en jeu l’activité pratique, en allant du concret vers l’abstrait, en utilisant des moyens didactiques tel que l’audiovisuel, l’informatique. Elle enracine chez l’enfant la volonté d’une auto-éducation parfaite. L’enfant devient une partie prenante de son propre savoir, le maître stimule l’élève.
Parmi les pionniers de cette méthode, JJ ROUSSEAU et J LOCKE (Angleterre). Pour ROUSSEAU, on considère que malgré ces idées d’avant garde, il n’a pas pu se soustraire aux considérations sociales de son époque, il a écrit le Contrat Social, l’Emile où il exprime sa doctrine éducative, Rousseau considère que l’enfant est bon par nature et qu’il ne faut pas l’accabler dès le plus jeune âge par des apprentissages qui nuiraient à cette nature.
Concernant la problématique de la mixité des sexes, nous pouvons lui reprocher sa ségrégation éducative par rapport à cette question car il avait une fille, Sophie, un garçon, Emile. Il a donné le nom de son fils à son livre pour coller à son époque qui voyait que seul l’homme est le représentant de la société dans tous ces aspects intellectuels et moraux. Il va même jusqu’à dire : " la femme est spécialement faite pour l’homme.
On peut dire que malgré ses idées nouvelles, Rousseau manquait de prévoyance et que deux siècles après, ses idées restent influentes mais pas tout à fait nouvelles. Les autres influences viennent aussi du psychologue ITARD qui préconise une éducation fonctionnelle pour répondre aux besoins vitaux de l’élève. Il était considéré comme le pionnier de la psychologie différentielle (étude des variables comportementales entre individus).
SEGUIN va s’appuyer sur le jeu et la transformation matérielle du milieu dans lequel évolue l’enfant pour lui permettre une indépendance dans ses relations avec ce milieu. Elle s’applique sur une démarche de recherche scientifique qui part des besoins de l’enfant en ayant pour objectif la transformation du milieu où il se trouve. C’est la démarche inverse de la pédagogie traditionnelle.
Certains psycho-pédagogues mettent l’accent plus sur l’importance du pédagogue que sur celle des méthodes utilisées. En effet, un bon pédagogue obtiendra de bons résultats quel que soit la méthode qu’il utilise mais inversement, un mauvais pédagogue n’obtiendra de bons résultats même en utilisant de bonnes méthodes.
Cette conclusion peut nous suggérer l’interrogation suivante : pour apprendre l’Anglais à John, doit-on connaître John ou l’anglais ?