La pédagogie par Objectifs (PPO)
L’origine de cette pédagogie réside dans la volonté de l’organisation d’action pédagogique à l’image de la direction par objectifs installés par Taylor dans les industries américaines. Les pédagogues à la recherche d’une version moderne de l’organisation scientifique du travail l’ont adopté à partir des années 50. Elle s’est développée ensuite au Canada et est parvenue en Europe par la Belgique à travers les chercheurs DELANDSCHERE et D’HENAULT.
La deuxième origine de cette pédagogie et la plus importante car elle est issue des recherches en psychologie, l’américain SKINNER (1940) avec son conditionnement du second type appelé conditionnement opérant qui a donné les bases scientifiques de l’apprentissage moderne contrairement au conditionnement du premier type ou Paulodvien qui consiste à provoquer des réflexes par un stimulus extérieurs est récompensé à chaque réussite. Le dispositif expérimental appelé " boîte noire " de SKINNER comporte un levier délivrant la nourriture, si on met un rat affamé, il va l’explorer et appuyer sur le levier, obtient la nourriture, plus tard la même action se reproduira. Le rat participe à son propre conditionnement à travers ce besoin de recherche de la nourriture. C’est ainsi que les expériences de SKINNER ont donné naissance à l’enseignement programmé d’où les séquences pédagogiques qui caractérisent la pédagogie par objectif.
Définition de la PPO
Toute pédagogie a une finalité qui se définit comme l’idée d’un but à atteindre selon un sens jusqu’à un certain terme déterminé par la considération des processus d’achèvement. En fonction d’une finalité, quels sont les objectifs à déterminer ? Un objectif se définit par ce que le sujet est censé être capable de faire seul une fois le processus pédagogique achevé, il y a donc possibilités de description puisque la différence des finalités, les objectifs sont statiques. Un objectif se définit en terme de comportement (activité visible du sujet). L’objectif devient alors le produit d’une série de comportement. 5 étapes doivent être considérés dans l’élaboration d’une pédagogie à objectif :
Avantage PPO
La pédagogie par objectif n’est pas une nouveauté, depuis 68 on a enterré sans les comprendre, les pédagogies permissives car elles étaient non directives et jugées trop utopiques. On a aussi les idées concernant les pédagogies de groupe qui visent la participation mais elles ont échoué car elles étaient trop généralistes.
La PPO arrive alors à point donné comme un espoir d’alternative pour ceux qui aiment être au goût du jour. Pour d’autres, au contraire, qui refusent les modes, c’est l’agacement et le refus. Cette option pédagogique bénéficie d’un large soutien des administrateurs qui voient un bon moyen de perfectionner l’évaluation et le contrôle des résultats de l’enseignement. Quand on sait d’autre part que dans un système éducatif, la pédagogie passe bien après l’administration, on peut supposer que cette technologie est appelée à prendre corps tellement qu’elle rencontre le sentiment d’une majorité d’enseignant à la recherche de crédibilité et de sérieux.
La PPO est la " pointe de la technologie ", pour ceux qui aiment être au goût de jour, c’est l’engouement. Pour d’autres, qui refusent les nouveautés et les modes, c’est l’agacement et le refus. Cette pédagogie est adoptée par les enseignants.
Il est intéressant de connaître cette pédagogie nouvelle qui n’est ni une nouveauté ni une pédagogie. Quand on entend ce concept, on se demande s’il existe une pédagogie sans objectif.
On définit donc, dans le cadre de ce projet socio-politique général, des finalités spécifiques puis on envisage des buts à long terme, à moyen terme et à court terme. On considère, les élèves, le contenu d’enseignement, la méthode d’apprentissage, les relations éducatives, le cadre physique et institutionnel dans lequel se déroule l’acte éducatif et l’on définit des moyens d’évaluation. Dans cette démarche, on recherche la cohérence d’un bout à l’autre de la chaîne. Une telle manière de procéder méthodiquement s’est toujours effectué, du moins théoriquement, où est donc la nouveauté ? Si on peut dire, D.HAMELINE, que la pédagogie par objectif pas car le terme pédagogie recouvre un ensemble beaucoup plus vaste projet-contexte-méthode-relation, cette classification des objectifs peut être définie comme une théorie générale de l’action éducative qui prône les valeurs d’efficacité et d’opérationnalité. Néanmoins les avantages de cette technologie résident dans le fait qu’elles donnent la priorité aux objectifs. On ne peut qu’apprécier l’orientation générale, qui par des finalités et des buts, non des moyens, ainsi d’une finalité, d’un but, on détermine un objectif général et puis opérationnel, c’est dire donc qu’on choisit les comportements balisés et repérés, qui peuvent être observables et serviront de référence pour l’évaluation. Par exemple, si la finalité est l’adaptation, le but de socialisation, l’objectif général pourra être la coopération et l’objectif opérationnel sera matérialisé par le fait que l’élève restera à côté de son camarade et l’aidera dans la résolution d’un exercice mathématique. Une telle approche peut contribuer à nous dégager de la confusion des buts et des moyens et à éviter à certains enseignants de faire " la politique de leurs moyens " en occupant le temps et l’espace avec l’agitation physique et mentale comme principal contenu. Tout action éducative ne peut s’effectuer que selon des finalités, buts et objectifs et cette technologie nous le rappelle constamment d’une manière très positive. En outre, l’enseignant se doit d’expliciter son projet, il ne peut tricher et la pédagogie par objectifs apparaît comme une garantie de probité intellectuelle et morale.
L’opérationnalisation des objectifs permet d’éviter de camoufler un enseignement insignifiant sous des formules du genre " être bien dans sa peau " ou " faire preuve d’initiative ". Ces intentions annoncées doivent se produire en acte pédagogique. L’autre avantage est la centration sur l’acte pédagogique, ainsi la PPO nous a permis de cesser de confondre entre enseigner et apprendre. Dans l’enseignement traditionnel, on croyait qu’il fallait traiter le programme par le professeur pour qu’il soit connu.. La PPO est centré sur l’apprenant et l’intensité est portée non plus sur le contenu mais sur l’apprentissage. Ceci est donc prometteur, à plusieurs égards, car l’enseignant devient un animateur qui analyse, diagnostique, propose et non un dispensateur d’informations ou de savoirs. Ainsi chaque jeune peut progresser à son propre rythme et attendre ses objectifs selon ses capacités. L’évaluation se fait alors au service du jeune selon des critères bien définis et n’est jamais perçue comme une sanction.
La PPO n’étant qu’une technologie, elle définit en fait un certain type d’actions qui se rapproche plus de la démarche scientifique. Son application irréfléchie par rapport aux finalités éducatives peut présenter des risques pour ceux qui n’adoptent pas le principe des sociétés modernes techniciennes et bureaucratiques. Il faut donc retenir la cohérence de ce modèle sans chercher à l’appliquer comme une recette de cuisine. Il s’en suit alors que ce modèle de pédagogie n’est qu’un exemple de structure scientifique évolutive et productrice qu’on peut appliquer dans tous les domaines éducatifs et socioculturels des jeunes. Il est temps de rompre avec les méthodes qui se basent sur le tâtonnement et les découvertes hasardeuses qui répondent aux principes psychologiques anglais se résumant dans l’ " INSIGHT " (découvrir par hasard).
La pédagogie différenciée
Malgré sa connotation moderniste, cette application a été utilisée par CLAPAREDE quand il dit : " pour moi, c’est une révolution toute simple parce que l’idée de la différenciation, c’est qu’il ne suffit de ne plus faire ce qui ne marche pas pour que cela se mette à marcher. "
Ce terme est rentré dans le vocabulaire éducatif vers 1973 à travers Louis Legrand qui l’a emprunté à la psychologie différentielle dans le but de créer une pédagogie qui tient compte des différences interindividuelles. Aujourd’hui, cette pédagogie connaît une baisse d’intérêt et certains éducateurs croient même que c’est une mode qui a vécu. En effet, cette pédagogie se propose d’étudier l’hétérogénéité du système éducatif pour appliquer des solutions personnalisées. Elle part du principe que tout apprentissage se base sur un projet individuel. La pédagogie du projet a donc a donc une place importante dans les énoncés de cette méthode. En voulant englober l’individu et le système, elle s’est vue dépassée en si peu de temps. Le contenu didactique de l’enseignement et à son adaptation aux différences individuelles, elle ne propose pas en effet une démarche scientifique. MERIEU dit "" jusqu’à présent on pourrait dire que paradoxalement dans cette stratification, on n’a pas encore touché ce qui résiste vraiment beaucoup, c’est à dire le cours lui-même, on a fait des petits cours pour " bricoler ", on a organisé des cours autrement, on a fait des " trucs " pour mieux mémoriser les cours mais on a pas fait quelque chose qui s’attaque à la structure du cours et qui tente d’y introduire la différenciation comme moyen de la transmission des apprentissages. "
Malgré les bonnes intentions de cette pédagogie, les résultats de ce type d’action n’ont pas pu convaincre le milieu enseignant, qui, il faut le reconnaître se réclame d’une ouverture à toutes les matières enseignées, reste casanier en croyant posséder tout le savoir concernant la matière enseignée. L’échec de la pédagogie différenciée résulte de ce renoncement et sans doute de l’inconscient de la matière enseignée et de son enseignement didactique au niveau d’une classe hétérogène.
La pédagogie comparée
Dans son livre, LE THANKOI définit cette éducation comme " la science qui a pour objet de dégager, d’analyser et d’expliquer les ressemblances et les différences entre les faits éducatifs et/ou leurs rapports avec l’environnement politique, économique, sociale et culturel. Rechercher les lois éventuelles qui les commandent dans différentes sociétés et à différents moments de l’histoire humaine ".
Cette éducation comparée utilise les méthodes empruntées aux autres sciences, l’objet de l’éducation comparée est de traiter des problèmes liés à l’éducation dans leurs aspects généraux et surtout macro-éducatifs. Cette forme d’investigation est intéressante car elle nous permet d’avoir une idée globale de l’état de l’éducation dans un pays quelconque en le comparant avec un autre. Cette démarche est utilisée pour redresser des systèmes éducatifs dans des pays sous-développés. La comparaison des coûts de l’éducation, des tranches d’âge d’un pays à l’autre est sans doute nécessaire mais quand il s’agit de la didactique utilisée par caque pays dans une discipline spécifique comme l’éducation physique et sportive, nous voyons mal comment la pédagogie comparée analyserait les différences interindividuelles et intergroupes. Il s’en suit alors, par la définition même de son objet, la pédagogie comparée reste à un stade généraliste et se limite exclusivement à étudier l’aspect macro-éducatif.