I. Introduction
C'est le système nerveux somatique qui assure l'équilibre entre l'organisme et son milieu. Le point de départ de son fonctionnement correspond à la saisie de l'information. C'est au niveau des récepteurs que naissent la plupart des messages nerveux qui, véhiculés par de grandes voies, atteignent notre SNC. La prise de conscience de ces messages va dépendre de la façon dont ils ont été captés et transformés. Notre SN somatique, en captant, transformant, véhiculant l'information sensorielle jusqu'au centre supérieur, va nous permettre d'avoir une connaissance de notre corps et d'avoir une sensibilité propre au corps que l'on appelle la sensibilité somatique.
II. Les trois rubriques de la sensibilité somatique
SHERRINGTON a divisé les trois grandes rubriques de la sensibilité somatique. Cette division se base sur la position plus ou moins périphérique des récepteurs.
1ère
rubrique, l'Exteroception : Vision
Audition
Toucher
Odorat
Goût
2ème
rubrique, la Proprioception : Sensibilité Musculaire
Sensibilité Tendineuse
Il s'agit de la sensibilité de l'appareil moteur et de leur tissu qui
leurs sont associés. La proprioception permet une sensibilité
myoarticulaire et une connaissance du mouvement. Elle inclut le sens de l'équilibre.
3ème rubrique, l'Intéroception : Elle regroupe les sensations viscérales.
Toute classification va créer des compartiments sans relation les uns avec les autres.
1ère
raison : La sensibilité somatique peut avoir plusieurs fonctions qui
appartiennent à plusieurs rubriques.
Exemples : La vision appartient à l'extéroception, elle va acquérir
une propriété proprioceptive à partir du moment où
elle permet d'appréhender un mouvement corporel.
Le toucher appartient à l'extéroception, lui aussi va avoir une
fonction proprioceptive si on s'intéresse aux récepteurs situés
sous la plante des pieds nous permettant de coder la position du corps dans
l'espace
2ème
raison : Si on compare les différents systèmes sensoriels entre
eux, on constate un certain nombre de points communs. Par exemple, l'opération
de capture de l'information ou l'opération de transformation de l'information
en influx nerveux, les systèmes d'acheminement et de traitement de l'information.
Dans tout les cas, il s'agit pour le SNC et le SN périphérique
et quelque soit les systèmes sensoriels utilisés :
· d'extraire la qualité de l'information
· de connaître l'intensité de la stimulation
· de connaître sa durée
· de la localiser dans l'espace du corps ou dans l'environnement extérieur
3ème raison : La moindre de nos connaissances relatives au corps résulte d'un traitement conjoint d'information en provenance de multiples modalités sensorielles. Il y a donc une intégration multi-sensorielle de l'information.
III. Les récepteurs sensoriels
A. Définition & classification des récepteurs sensoriels
On
peut classer les récepteurs sensoriels en fonction de trois grands critères
:
· Leurs situations anatomiques
· Le type de stimulus qu'ils perçoivent
· La complexité de leurs structures
1) La classification selon la situation anatomique
On
retrouve la classification de Sherrington, extérocepteur, intérocepteur,
propriocepteur
Les extérocepteurs sont sensibles aux stimuli qui proviennent de l'environnement,
ils sont situés à la surface du corps ou à proximité.
Ce sont les récepteurs cutanés du toucher, de la pression, de
la douleur, de la température ainsi que la plupart des récepteurs
des organes des sens.
Les propriocepteurs réagissent aux stimuli internes, on les trouve dans
les muscles, les tendons, les articulations, les ligaments et les tissus conjonctifs
qui recouvrent les os et les muscles. On peut considérer que les récepteurs
de l'équilibre, situés dans l'oreille interne, sont également
des propriocepteurs
Les intérocepteurs : ils réagissent également aux stimuli
internes et on va les trouver au niveau des viscères et des vaisseaux
2) Classification selon le type de stimulus perçus
Il
existe cinq grandes classes de récepteurs.
1ère classe : Les mécanorécepteurs vont conduire les influx
nerveux lorsque eux-même ou les tissus adjacents sont déformés
par des stimulations mécaniques comme le toucher, la pression ou l'étirement
2ème classe : Les thermorécepteurs qui répondent aux changements
de température
3ème classe : Les photorécepteurs qui réagissent à
un signal lumineux
4ème classe : Les chimiorécepteurs sensibles aux substances chimiques
en solution, aux molécules respirées ou goûtées,
ainsi qu'à des changements de la composition chimique du sang.
5ème classe : Les qui vont répondre à des stimulations
potentiellement nuisibles et les informations sensorielles qu'ils transmettent
vont être interprétées comme de la douleur par le cerveau.
Tous les autres récepteurs peuvent jouer le rôle de lorsque les
stimulations sont intenses et lorsqu'elles deviennent nuisibles voir douloureuses.
3) Classification selon la complexité de leur structure
Il
existe deux grandes classes de récepteurs
Les récepteurs simples qui sont associés à la sensibilité
générale et qui correspondent dans la plupart des cas aux dendrites
de certains neurones sensoriels Ces dendrites peuvent être soit libres,
soit encapsulés, c'est à dire, enfermés dans une capsule
de tissu conjonctif. Ce sont des récepteurs disséminés
dans tout le corps, c'est à dire dans la peau des muqueuses, des muscles,
des tendons et des tissus conjonctifs. Ils captent des stimulations tactiles
relatives au toucher, à la pression et aux vibrations, ils sont également
stimulés par des étirements et enfin par la température
et la douleur.
· Exemple 1 : Les fuseau neuromusculaire, c'est un propriocepteur qui
a une forme allongé en forme de fuseau qu'on trouve dans les muscles
squelettiques. Chaque fuseau neuromusculaire est composé d'un groupe
de fibre musculaire modifié que l'on nomme les fibres intrafusales. Ce
groupe de fibre est enfermé dans une capsule de tissu conjonctif et il
est sensible à l'étirement du muscle.
· Exemple 2 : L'organe tendineux de Golgi, il est constitué d'un
petit tas de fibres tendineuses entouré de dendrites et enfermé
dans une capsule qui est formée de couches superposées de cellules.
Le récepteur que l'on trouve au niveau des tendons près du point
d'insertion du muscle sensible à la tension musculaire, c'est à
dire à la force exercée sur un objet par le muscle qui est contracté.
Les
récepteurs complexes sont associés à la sensibilité
spécifique, c'est à dire à la vue, à l'ouïe,
à l'odorat, au goût et à l'équilibre nécessaire
au mouvement finalisé.
Le sens de l'équilibre peut être considéré comme
un sixième sens qui comprend des récepteurs situés dans
l'oreille avec ceux de l'ouïe. A première vue les mécanismes
de l'ouïe et de l'équilibre sont simples car il s'agit de mouvement
de liquides qui sont contenus dans l'oreille et qui vont aller stimuler soit
les récepteurs de l'ouïe, soit les récepteurs de l'équilibre.
Pourtant l'ouïe humaine capte un très large éventail de sons
et les récepteurs de l'équilibre fournissent continuellement des
informations sur la position et les mouvements de la tête à plusieurs
structures de l'encéphale. Les récepteurs de l'équilibre
et les récepteurs de l'ouïe sont situés tous les deux dans
l'oreille mais ils réagissent à des stimuli différents
et sont activés indépendamment les uns des autres. Dans le cas
de l'ouïe, ce sont des vibrations sonores qui vont agiter les liquides
qui activent les récepteurs. Dans le cas de l'équilibre, ce sont
les mouvements de la tête qui vont faire bouger les liquides qui vont
aller stimuler les récepteurs.
Structure de l'oreille
L'oreille se divise en trois grandes régions : l'oreille
externe, l'oreille moyenne et l'oreille interne.
L'oreille externe et moyenne ne servent qu'à l'audition alors que l'oreille
intérieure sert à la fois à l'audition et à l'équilibre.
v L'oreille externe est composée du pavillon et du conduit auditif externe
:
· Le pavillon permet de diriger les ondes sonores dans le conduit auditif
externe. Chez l'homme, les muscles qui permettent l'orientation du pavillon
en direction de la source sonore sont atrophiés et inopérants.
· Le conduit auditif externe est une cavité courte étroite
qui relie le pavillon au tympan. Le tympan va constituer la limite entre oreille
externe et moyenne : c'est une membrane qui vibre lorsque les ondes sonores
la frappent. Ces vibrations sont ensuite transmises à l'oreille moyenne.
v L'oreille moyenne, qu'on appelle également la caisse du tympan, est une petite cavité remplie d'air qui est délimitée du côté extérieur par le tympan et du côté de l'oreille interne par une paroie osseuse percée de deux orifices d'un côté, la fenêtre ovale ou fenêtre de vestibule et de l'autre la fenêtre ronde ou fenêtre de la cochlée. La caisse du tympan renferme les trois plus petits os du corps que l'on appelle les osselets de l'ouïe, ce sont le marteau, l'enclume et l'étrier. La poignée du marteau est rattachée au tympan et la base de l'étrier s'insère dans la fenêtre ovale. Les osselets vont transmettre les mouvements vibratoires du tympan à la fenêtre ovale qui va agiter le liquide de la fenêtre interne.
v
L'oreille interne que l'on nomme aussi le labyrinthe se situe dans l'os temporal
à l'arrière de l'orbite et comprend deux grandes divisions :
· Le labyrinthe membraneux qui est un réseau de vésicules
et de conduits membraneux qui sont logés dans la deuxième grande
partie de l'oreille interne, c'est à dire dans le labyrinthe osseux.
Ce labyrinthe membraneux va épouser plus ou moins les contours du labyrinthe
osseux. Ce labyrinthe membraneux est rempli de l'endolymphe.
· Le labyrinthe osseux est un système de canaux creusés
dans l'os et il est rempli d'un liquide appelé la périlymphe,
le labyrinthe membraneux flotte dans cette périlymphe.
Ce sont ces deux liquides (endolymphe et périlymphe) qui vont, en bougeant,
aller stimuler les récepteurs de l'ouïe ou de l'équilibre.
Le labyrinthe est constitué de trois régions qu'on appelle le
vestibule, la cochlée et les canaux semi-circulaires.
· La cochlée joue un rôle dans la réception du son
et elle a la forme d'une spirale.
· Le vestibule est constitué de cavités sphériques
qu'on appelle l'utricule et le saccule. Les cavités sont réunies
par un petit canal et elles flottent dans la périlymphe. D'un côté
le saccule est relié à la cochlée et de l'autre, l'utricule
est relié aux canaux semi-circulaires. L'utricule et le saccule renferment
un premier type de récepteurs à l'équilibre qu'on appelle
les macules qui réagissent à la gravité et codent les changements
de position de la tête.
· Les canaux semi-circulaires, situés à l'arrière
du vestibule, et ces trois canaux occupent chacun une position particulière
de l'espace. On va avoir un canal semi-circulaire antérieur, un postérieur
et un latéral. A la base de ces canaux on trouve un renfermement qu'on
appelle l'ampoule. Dans ces ampoules, on a le second type de récepteurs
à l'équilibre qui sont les crêtes ampullaires qui vont réagir
aux mouvements angulaires de la tête.
Les récepteurs de l'équilibre
On
appelle l'ensemble des récepteurs à l'équilibre l'appareil
vestibulaire.
Les macules détectent :
· La position de la tête par rapport à la verticale gravitaire,
lorsque le corps est immobile
· Les accélérations linéaires, les macules sont
des plaques de tissus dans l'utricule et le saccule, elles sont aussi constituées
de cellules sensorielles ciliées soutenues par des cellules de soutien.
Au niveau de leurs cils, les cellules sensorielles ont un cil plus long que
les autres nommé le kinocil. Les cils vont pénétrer dans
une membrane otolihique qui est une plaque gélatineuse parsemée
de cristaux de CaCO3 (carbonate de calcium) appelés les otolites. Dans
l'utricule, la macule est horizontale et les cils sont orientés verticalement
lorsque la tête est droite. Cette macule va réagir surtout aux
accélérations dans le plan horizontal.
Dans le saccule, la macule est presque verticale et les cils s'introduisent horizontalement dans la membrane otholithique. Ce qui fait que la macule sacculaire réagit surtout aux mouvements verticaux. Lorsque la tête commence ou termine un mouvement linéaire, le mouvement qui entraîne un mouvement de l'endolymphe va faire glisser la membrane otholithique ce qui va courber les cils. Le fléchissement de ces cils stimule les cellules sensorielles qui transmettent ensuite leur excitation aux fibres nerveuses du nerf vestibulaire.
Les crêtes ampullaires
Ce
sont des récepteurs qui détectent les mouvements rotatoires de
la tête, c'est à dire qu'ils sont sensibles aux accélérations
ampullaires.
Chaque crête est composée de cellules de soutien et de cellules
sensorielles ciliées. Les cils vont se projeter dans la cupule qui est
une masse gélatineuse.
Lors d'une rotation de la tête, l'endolymphe se déplace dans la
direction opposée à celle de la rotation de la tête, donc
ce qui déforme la cupule et fait fléchir les cils. Et donc le
fléchissement de ces cils constitue la stimulation qui active les cellules
sensorielles et qui transmettent leurs excitations aux fibres nerveuses du nerf
vestibulaire.
.
B. Spécificité de chaque modalité
sensorielle
Ce
sont des récepteurs sensoriels qui vont capter les stimuli physiochimiques
et qui les transforment en message nerveux.
è Comment se fait-il qu'on ait des sensations distinctes alors que l'information
est toujours codée en fréquence de potentiel d'action quelque
soit cette info ?
Il
y a trois raisons qui expliquent la spécificité de chaque modalité
sensorielle:
1ère raison : C'est qu'il existe une spécificité des récepteurs
à une catégorie particulière d'agents stimulants.
2ème raison : La spécificité des sensations provient de
l'indépendance des canaux chargés de conduire l'information jusqu'au
centre de traitement
3ème raison : Il existe une spécificité des aires corticales
chargées de traiter l'information. Il existe donc une organisation anatomique
qui permet d'avoir des sensations distinctes à chaque modalité
sensorielle.
En
résumé :
Point particulier du cortex
Canal isolé
Récepteur Spécifique
Information
C. L'opération de transduction : définition et mécanisme
Il faut qu'elle soit transformée en influx nerveux pour pouvoir être véhiculée jusqu'au centre supérieur où elle sera traitée. Cette opération de transformation en influx nerveux s'appelle l'opération de transduction. La stimulation va modifier la perméabilité de la membrane plasmique au niveau du récepteur, ce qui provoque un potentiel gradué local nommé potentiel récépteur, ils sont dus à l'ouverture de canaux Na+ et K+. Comme les PPSE, les potentiels récepteurs sont propagés en direction du segment principal de l'axone, ils varient selon l'intensité de la stimulation, leurs amplitudes varient et ils peuvent se sommer (sommation spatiale et temporelle).
Stimulus
au récepteur
3 stimulations mécaniques de forme échelon sur une zone sensorielle
sensible, c'est à dire qui contient des récepteurs sensoriels.
Echelon : stimulation appliquée d'une façon abrupte, qu'on laisse
durer un certain temps et qu'on arrête de façon abrupte. Elles
sont ici de même durée mais d'intensité croissante.
Potentiel
récepteur
Dépolarisations locales qui apparaissent au niveau des récepteurs.
L'amplitude initiale du potentiel récepteur est proportionnelle à
l'intensité du stimulus. Lorsque le potentiel récepteur dépasse
le seuil d'excitation, on retrouve au niveau de la voie afférente des
potentiels d'action qui sont codés en fréquence liée à
l'amplitude des potentiels récepteurs.
PA sur voie afférente
D. Propriété d'adaptation des récepteurs.
Cf
schéma ci-dessus.
Même si la stimulation est maintenue pendant un certain temps, l'amplitude
des potentiels récepteurs diminue malgré le maintien de cette
stimulation. Les récepteurs sensoriels ont la propriété
de s'adapter à une stimulation qui est maintenue à un niveau constant
pendant un certain temps. Ces propriétés d'adaptation constituent
une spécialisation fonctionnelle. Grâce à cette spécialisation
fonctionnelle, on va pouvoir classer les récepteurs en trois grandes
familles.
1) Les récepteurs phaliques
Ce
sont des récepteurs à adaptation rapide, leur fonction est de
coder les variations d'intensité des stimulations. Ce sont des récepteurs
des changements d'état et de nouveauté.
Le potentiel récepteur disparaît rapidement même quand la
stimulation est maintenue, on voit bien la correspondance entre le potentiel
récepteur et les potentiels d'action sur la voie afférente puisque
lorsque l'amplitude du PR est grande, la fréquence des PA sur la voie
afférente est élevée et lorsque l'amplitude du PR diminue
petit à petit, la fréquence diminue également.
Quand le récepteur réagit au début de la stimulation on
l'appelle récepteur phasique de type " on ".
Quand le récepteur réagit à la fin de la stimulation, il
est de type " off ".
Quand le récepteur réagit au début et à l'arrêt,
il est de type " on-off ".
2) Les récepteurs toniques à adaptation lente
Leur
rôle est de coder le maintien des stimulations et leur monotonie.
Le potentiel récepteur dure tout au long de la stimulation et son amplitude
ne diminue que faiblement au cours du temps, il s'adapte mais très lentement.
On a toujours cette correspondance entre amplitude PR et la fréquence
des PA sur voie afférente.
3) Les récepteurs phasico-toniques
Leur adaptation est plus ou moins lente, ils vont coder à la fois les états et les changements d'états.
IV. Les effecteurs : nos muscles
A. Généralités
Le
tissu musculaire représente presque la moitié de notre masse corporelle.
Sa principale caractéristique, d'un point de vue fonctionnel, est d'être
capable de transformer une énergie physique sous forme ATP en énergie
mécanique dirigée, ils sont capables d'exercer des forces. On
peut considérer que les muscles sont les moteurs de l'organisme. Nous
avons trois types de tissus musculaires, les tissus musculaires cardiaques (au
niveau du cur), le tissu musculaire lisse (paroi des organes viscéraux
et respiratoires), le tissu musculaire squelettique. Quel que soit le tissu
musculaire, le constituant de base est la cellule musculaire qui est de forme
allongée et que l'on appelle également fibre musculaire.
La membrane plasmique de ces fibres s'appelle le sarcolèmme, le cytoplasme
des fibres musculaires s'appelle le sarcoplasme.
B. Les fonctions des muscles
Les
muscles squelettiques sont également appelés muscles volontaires
puisque l'on peut les actionner de façon inconsciente et consciente.
Ils peuvent se contracter très rapidement et exercer une force considérable
mais ils se fatiguent très facilement, ils sont dotés d'une remarquable
faculté d'adaptation, par exemple, on peut exercer une force avec les
muscles des mains de quelques grammes pour soulever une feuille de papier et
une force de plusieurs kg pour soulever des poids. Ils assurent 5 grandes fonctions.
Ils produisent le mouvement (locomotion et manipulation)
Ils permettent de réagir aux événements qui surviennent
dans notre environnement. Pour produire le mouvement, la musculature est basée
sur des muscles fléchisseurs et extenseurs, ils constituent des groupes
de muscles antagonistes. Le muscle principal responsable du mouvement est appelé
muscle agoniste et ceux qui s'opposent sont les muscles antagonistes.
Ils maintiennent la posture, certains muscles sont constamment en activité
pour maintenir le tonus musculaire, ce qui permet le maintien d'une posture
en dépit de la gravité. Tout ceci en étant conscient.
Ils stabilisent les articulations, ce sont les tendons qui rattachent le muscles
à l'os au niveau de
l'articulation.
Ils dégagent de la chaleur, ils montrent la limite d'efficacité
de nos muscles car il y a une perte d'énergie sous forme de chaleur.
C. Propriétés fonctionnelles des muscles
Grâce
à ces propriétés fonctionnelles, d'excitabilité,
de contractivité, d'extensibilité et d'élasticité.
Excitabilité : faculté de percevoir un stimulus et d'y
répondre. Le stimulus est habituellement chimique (neurotransmetteurs
libérés par un autre neurone) et la réponse correspond
à la propagation de potentiel d'action le long de la membrane plasmique
des fibres musculaires. C'est à l'origine de la contraction musculaire.
La contractivité : propriété rendant le muscle différent
des autres tissus car c'est le seul qui soit capable de se contracter avec force
en réponse de la stimulation appropriée.
L'extensibilité : faculté d'étirement.
L'élasticité : possibilité des fibres musculaires
à raccourcir ou reprendre leur longueur de repos.
D. Anatomie du muscle
Il
existe différents niveaux d'organisation des muscles squelettiques en
allant de l'échelle macroscopique à l'échelle microscopique.
Le muscle est un organe qui est bien délimité par une enveloppe
de tissu conjonctif que l'on appelle épimysium. Il est rattaché
à l'os par les tendons, il est constitué d'un ensemble de faisceaux,
eux-mêmes entourés d'une autre enveloppe de tissu conjonctif nommée
périmysium. Ces faisceaux sont constitués de fibres (cellules
musculaires) autour desquelles se trouve une troisième enveloppe de tissu
conjonctif l'endomysium. Ces enveloppes successives soutiennent chaque cellule,
renforcent l'ensemble du muscle et procurent au tissu musculaire son élasticité
naturelle. Elles fournissent les voies d'entrée et de sortie des vaisseaux
sanguins et des fibres nerveuses qui desservent le muscle. Ce sont de longues
cellules cylindriques renfermant de nombreux noyaux ovales, chaque fibre comprend
des myofibrilles. Chaque myofibrille contient une chaîne d'unité
contractile mise bout à bout appellée sarcomère. Chaque
sarcomère est constitué de myofilaments et de protéines
contractiles. Ce sont ces myofilaments qui vont conférer à la
myofibrille un aspect strié car ils sont de deux types : l'actine qui
entoure la myosine. La disposition ordonnée des myofilaments va délimiter
5 parties distinctes de la myofibrille.
La 1e zone contient des filaments d'actine et de myosine (zone foncée
appelée zone A). Cette bande est coupée en son milieu par une
rayure plus claire appelée zone H. Dans la zone H, il n'y a pas de filaments
fins d'actine. Chaque zone H est divisée en 2 par une ligne sombre appelée
strie M. La strie M est la zone dans laquelle les filaments épais de
myosine sont attachés bout à bout. Entre chaque bande A, il y
a une bande plus claire dite bande I, elle ne contient que des filaments d'actine,
ils sont attachés bout à bout au niveau de la strie Z, c'est la
zone qui unit les myofibrilles entre elles.
E. Contraction d'une fibre musculaire squelettique
Lorsqu'une
fibre se contracte les myofibrilles se raccourcissent car chacun de ces sarcomères
se raccourcit et donc la strie Z se rapproche. Les sarcomères se raccourcissent,
par contre la longueur des filaments d'actine et de myosine ne change pas.
HUGH et HUXLEY en 1954 ont proposé une théorie, c'est la théorie
de la contraction par glissement des filaments. Selon cette théorie,
la contraction s'effectue par un glissement des filaments minces d'actine le
long des filaments épais, de telle sorte que les filaments d'actine et
de myosine se chevauchent davantage.
F. Les unités motrices. Le lien entre le neurone et le muscle
Chaque
muscle va recevoir au moins un nerf moteur, donc elle contient des centaines
d'axones de moto-neurones. Ces moto-neurones sont appelés moto-neurones
Alpha. A l'endroit où il pénètre le muscle, l'axone du
moto-neurone Alpha va se ramifier en plusieurs terminaisons axonales. Chacune
de ces terminaisons établit une jonction neuromusculaire avec une seule
fibre musculaire. On appelle unité motrice l'ensemble formé par
le moto-neurone Alpha et toutes les fibres musculaires que ce moto-neurone innerve.
Lorsqu'un moto-neurone Alpha déclenche un P.A toutes les fibres innervées
par ce moto-neurone vont répondre par une contraction. Il existe plusieurs
types d'unité motrice. Les unités motrices des muscles qui nécessitent
une grande précision comme les muscles du doigt, des yeux, réclament
une petite unité motrice contrairement aux muscles dits " porteurs
" dont les mouvements ne sont pas trop précis. Il existe une relation
entre taille, unité motrice et la précision du geste. Plus un
muscle est précis, plus son unité motrice est petite.
Les fibres musculaires d'une même unité motrice ne sont pas regroupées
mais réparties dans tout le muscle. La stimulation d'une seule unité
motrice va provoquer une faible contraction de l'ensemble du muscle.
G. Application Clinique
1) Les Stéroïdes anabolisants
Ce sont des hormones dérivées du cholestérol.
Ces stéroïdes sont apparues sur le marché dans les années
50 pour soigner les victimes d'anémie et d'atrophie musculaire causées
soit par des maladies soit par une longue immobilisation après une opération
chirurgicale. Depuis quelques années, l'utilisation frauduleuse de ces
hormones par des athlètes est fréquente et ce, parce que ces hormones
sont similaires à l'hormone mâle testostérone et ont pour
effet d'accroître la taille du muscle. On l'utilise en complément
de l'entraînement, du régime alimentaire et pour la préparation
psychologique. Les athlètes mentionnent plusieurs avantages des stéroïdes
anabolisants :
· Hausse masse musculaire
· Hausse de la force
· Hausse capacité de transport d'oxygène due à un
nombre accru de globules rouges
· Intensification de l'agressivité
· Hausse de l'endurance
Est-ce
que ces drogues sont aussi efficaces que le prétendent ces athlètes
?
Est-ce que les prétendus avantages des stéroïdes vont l'emporter
sur les risques encourus ?
Au
niveau de l'efficacité de ces drogues avec un programme d'entraînement
optimal, il existe très peu de preuves que les stéroïdes
pris à dose modérée confèrent une force et une endurance
nettement supérieure.
Pour de forte dose, qui vont entraîner cette hausse de force et d'endurance,
on aura de très grave effet secondaire comme le cancer du foie, des lésions
rénales, un accroissement du risque des maladies cardiaques, un arrêt
prématuré de la croissance chez les jeunes, une stérilité
chez la femme et l'atrophie des testicules chez l'homme.
Au niveau psychique on a une hausse de l'irritabilité et de l'agressivité
voir des troubles de l'humeur qui vont traduire des troubles mentaux pouvant
aller jusqu'à des dédoublements de personnalité, des comportements
maniaques caractérisés par une grande violence ou encore des symptômes
de délires et/ou de dépression.
2) Quelques blessures sportives et leurs traitements
Contusion du muscle quadriceps fémoral
C'est un déchirure de fibre musculaire causé par un traumatisme. Elle est suivie d'une hémorragie dans le tissu avec formation d'un hématome ainsi qu'une douleur intense et prolongée. C'est une contusion que l'on trouve dans les sports de contact et dans le football.
Le claquage du quadriceps ou des muscles de la loge postérieure de la cuisse
Le claquage va causer une déchirure soit des muscles soit des tendons. Ils surviennent surtout chez des athlètes qui ne s'échauffent pas suffisamment et qui font des mouvements rapides et rigoureux d'extension complète de la hanche auquel cas on a un claquage du quadriceps ; ou du genou auquel cas on a un claquage de la loge postérieure de la cuisse. Ce sont des blessures de sprinters et de tennismen. Le claquage n'est pas douloureux au début mais cette douleur va s'intensifier dans les 30 minutes qui suivent la déchirure si elle est importante. Dans le cas où elle n'est pas importante, la douleur s'intensifie 3 à 6 heures plus tard.
La rupture du tendon d'Achille
C'est une blessure de sprinters car le tendon subit un traumatisme au départ de la course. La déchirure est suivie d'une douleur soudaine et on aperçoit un creux juste au-dessus du talon.
Le syndrome tibial antérieur
Il correspond à une douleur ou une sensibilité le long du tibia. Cette douleur peut être provoquée par exemple par une tendinite du muscle tibial antérieur. La tendinite se fait soit quand le sportif est en mauvaise forme, soit lorsqu'il reprend l'activité intensément après un long arrêt.
La
plupart des blessures sportives devraient être traitée selon une
thérapie que l'on nomme :
· le RGCS (Repos, Glace, Compression, Surélévation) et
ensuite on place un bandage compressif sur les fibres lésées et
ce durant 2 ou 3 jours. L'usage de la chaleur est contre-indiquée car
elle favorise l'enflure. Par la suite le traitement peut comprendre en alternance
l'application de chaleur humide et de massage avec de la glace pour augmenter
l'apport sanguin dans la région.
· On peut administrer un anti-inflammatoire non stéroïdien
ou injecter localement un cortico-stéroïde (hormone qui augmente
le volume sanguin et réduit la réaction inflammatoire).
· Il est important de demeurer actif au moyen d'une autre activité
physique pendant la convalescence..