DANSE

Perspective historique de la danse

Les fonctions de la danse

Histoire de la danse

Préhistoire

Les premiers documents représentatifs de la danse sont des gravures de la préhistoire. La danse a une fonction religieuse.

Anciens Empires

Les hébreux ont trouvé des traces de leur danse dans des textes bibliques. Ce sont des danses pour rituels. La danse a un aspect sacré, le peuple donne à la danse son rôle spirituel.

Les Egyptiens ont plusieurs types de danse, ce sont des danses sacrées, astronomiques, liturgiques surtout funèbre pour l’initiation d’une vie atemporaire. Il y a des danses autour de la mort, des scènes de danse sont représentées sous forme de fresques dans les tombeaux. La danse devint sensuelle et distractive.

Chez les Grecs, il existe une danse pour chaque dieu, ils voulaient communiquer avec eux. La danse a une fonction spectaculaire pour les professionnels.

Chez les romains, la danse est un art mineur réservé aux professionnels, elle fait la synthèse des danses spectaculaires axées sur la mimique. La Comédia Del ARTE a une seule fonction, elle est spectaculaire.

La France depuis le moyen âge

C’est une période sous l’autorité féodale accompagnée du développement du christianisme. Les militaires interdisent les danses païennes ce qui est très paradoxal car le peuple danse. La danse sacrée du moyen âge prend deux formes

Tripudium : on ne se touche pas, musique à 3 temps

Choréa : en cercle qui alterne la transmission d’un même mouvement d’un danseur à l’autre.

Danse des : danse savante pour les classes dominantes

Danse macabre : pour célébrer la mort et la conjurer

A la renaissance les danses pour nobles expriment l’art de vivre. Sous le règne de Médicis, l’organisation des danses développa la responsabilité du maître de ballet, la chorégraphie doit désormais répondre à une action dramatique comme le ballet de cour qui est composé de décors horizontaux (lieu particulier) qui utilise la structure du château. Ici la fonction distractive et de loisirs est importante. La complexification des pas implique l’utilisation de danseurs professionnels, la fonction spectaculaire prend son essor.

Le roi soleil a fait une représentation d’un ballet de Lully, il adorait la danse et créa en 1672 l’Académie Royale de Danse et de Musique (Opéra aujourd’hui) car il voulait fixer l’esthétique du mouvement.

C’est la naissance de la danse classique, elle fait référence aux grecs qui ont déjà inventé toutes les figures.

Il existe deux formes de danse classique :

Les femmes commencent à jouer au théâtre

Période de la réforme

Naverre a fait évoluer le ballet classique, on lui doit l’introduction d’une dimension expressive et l’action dramatique car las des ballets classiques, il exige la nécessaire fusion de la danse avec le drame, la peinture t la musique pour en faire un plaisir unique. Il a introduit la danse dans un cadre théâtral.

Romantisme 19ème siècle

Période marquée par une période de démesure. En musique, le nombre de musiciens est de 200, 300 participants. Le ballet cherche l’expressivité au travers de thèmes particuliers comme l’amour impossible entre un mortel et un esprit (Syphide). On se centre sur la danseuse étoile et l’homme est un porteur et un faire-valoir. Seul compte la danseuse étoile.

Le ballet russe créé par Marius Petipa donne au ballet un style académique. Avec Diaghilev la danse devient le lieu de rencontre de tous les arts.

20ème siècle

Marquée par le courant de libération de la femme, Isodara Punckan et Ruth Saint-Denis vont déclencher un courant d’innovation et vont utiliser le plexus solaire comme centre de l’émotion (estomac).

Dunckan reprend la spontanéité des gestes des grecs.
Ruth Saint-Denis, associée avec son mari crée une école qui revient à l’aspect sacré de la danse et cherche à recréer l’esprit des danses orientales. Issues de cette école, Martha Graham, Doris Humphrey, Mary Wigman créent à leurs tours une nouvelle approche de la danse.
C’est la naissance de la danse moderne caractérisée par un système de mouvement et l’énonciation de principes techniques comme la contraction.

Ensuite les chorégraphes donnent une nouvelle dimension à la danse :

Aujourd’hui il existe de nombreux courants :

Cette évolution concerne la fonction spectaculaire de la danse mais la danse populaire évolue en parallèle (boîtes, danse tout seul)

La fonction de la danse aujourd’hui, on discerne une place prépondérante des fonctions spectaculaires et conviviales.

La fonction spectaculaire a pris une importance au 19ème siècle et a changé avec une tendance à vouloir conserver les œuvres qui ont été composées dans un passé proche. Parallèlement on peut voir des spectacles de danse baroque, hip hop.

L’aspect distractif n’a pas disparu (danse de salon), aujourd’hui on se retrouve en boîte car le 20ème siècle est marqué par une évolution du loisir, on pratique la danse dans le cadre d’un loisir (projet de création artistique.

Elle remplit une fonction artistique et conviviale.

Parallèlement, il existe encore des lieux où l’on assiste à des rites sacrés (état de transe, contraction du corps en Afrique de l’Est)

Le 20ème siècle est marqué par la cohabitation des trois fonctions de la danse.

La danse et l’école : les IO au 20ème siècle

Les IO de 1923

On parle de gym en musique, c’est la méthode I.Popard, on ne parle pas de danse. Seules les filles reçoivent cet enseignement qui est réalisé par des femmes également. Les garçons se livrent à des pratiques plus virilisantes.

Les IO de 1941-45

Il y a une idée de transmission de culture locale pour permettre un retour aux valeurs de base mais les enseignants n’ont aucune formation. Les danses folkloriques sont peu pratiquées.

Les IO de 1959

GR et Danse

GR : exercice corporel esthétique effectué sur place, en déplacement, analytique ou complexe, rythmé en intime liaison avec rythmes musicaux.

Danse : Art du mouvement corporel ordonné en accord avec la musique, son message et son esthétique cherchant à exprimer ces deux éléments.

Les IO de 1967 : Danse et activités d’expression corporelles

Expression corporelle : entité large portant sur un vaste champ allant du jeu théâtral à la cure psychanalytique. L’avantage est de pouvoir éviter une approche trop techniciste. L’inconvénient est le désintérêt par rapport au progrès moteur.

Les IO de 1985 : Danse et APEX (Activité Physique d’Expression)

APEX : Construction pédagogique qui regroupe la danse, le mime, le jeu théâtral et les activités comportant une partie expressive (GRS, GS, Natation Synchronisée). Ce sont des pratiques qui visent à l’aspect spectaculaire plus qu’à l’expression de la personnalité.

Les IO de 1996 : APA (Activité Physique Artistique)

Les APA amènent un choix parmi les différentes formes de danses connues. Elle vise à l’expression de sa singularité, elle se démarque des autres activités, elle implique une représentation scénique comme aboutissement de l’apprentissage. Se voulant artistique, elle exclue la danse sportive car celle-ci est codifiée et est compétitive. Cependant toutes les formes de danse peuvent servir de support à la démarche (classique, hip hop, danse indienne) si les conditions de traitement didactique les placent dans une démarche artistique.

La danse : objet d’enseignement

Traitement didactique

La danse est classiquement catégorisée dans les APEX et plus particulièrement dans les APA. Il s’agit d’activités de formation de formes destinées à être vue et appréciée.

Spécificité de la danse

Danse= APA de la création. C’est la seule activité à instaurer la création et la catégorisation de sens comme finalité première. La construction des créations chorégraphiques ne relève d’aucun code préétablis car la lecture des images et des messages proposés est forcément plurielle car elle est liée à la sensibilité du spectateur et non à la narration du propos.

L’aspect artistique et non sportif de cette activité la place, à l’origine, en dehors d’un fonctionnement de type compétitif. Même si on transforme un jugement de valeur en une note chiffrée, il faudra savoir éliminer, choisir selon un parti pris personnel.

Définition de la danse

Pia Pineau : définition de 1982

" Organisation intentionnelle des mouvements du corps dans le temps et l’espace réclamant une utilisation optimale de l’énergie et possédant une valeur propre et esthétique dans un but d’expression, d’évocation et/ou de catégorisation. Elle est visuellement appréhendée.

La situation de référence est une situation authentique, non artificielle qui pose un problème à l’élève tel que, pour être résolu, l’élève doit faire appel aux savoirs enseignés. Elle permet la validation de ce qui a été appris. Elle se situe au départ et à la fin d’une démarche d’apprentissage. Elle est le lieu entre l’évaluation initiale et finale.

Elle renvoie à cette situation et fournit à l’enseignant des indications sur :

A la suite de cette observation des élèves, l’enseignant réorientera sa pédagogie et l’élève pourra se situer par rapport aux autres. Le choix de la situation s’opère en fonction des savoirs enseignés, doit être construite en cohérence avec la logique interne de l’activité.

Logique interne : activités de créations de formes grâce aux corps des danseurs par rapport à l’expression de soi, en relation avec le monde sonore et des partenaires, en relation avec déplacement corporel techniques dans un espace donné dans le but d’émouvoir le spectateur.

Situation de référence

En danse

C’est le moment de représentation d’une chorégraphie en danse. On retrouve l’activité de l’élève, seul ou à plusieurs, où il aura créé, composé en fonction de ses savoirs et des consignes chorégraphiques dans un temps déterminé et dans un environnement connu.

On parle de rendre présent dans un espace-lieu et dans un temps donné, celui du spectacle.

Noyau central

Le noyau central de l’activité a été défini par le groupe d’innovation pédagogique de l’académie de Versailles selon 3 pôles :

Elaborer un projet expressif, ce qui sous-entend la présence d’une intention

Mettre en forme l’intention pour aboutir à une création chorégraphique

La donner à voir, pour la confronter à un public dans une perspective de catégorisation.

L’élève va donc offrir plusieurs réponses motrices dans la situation de référence. Il rentre dans une perspective de transformation pour se faire la danse va prendre plusieurs formes ou mode de sortie, pouvant être synthétisé de la façon suivante :

Rôles en danse

Executer

Interpréter Rôle du danseur

Création chorégraphique Composer Seul ou groupe

Mettre en Scène Rôle du chorégraphe

On peut voir apparaître les différents rôles définissant l’essence de l’activité (chorégraphe, danseur, spectateur).

La construction de la chorégraphie est faite par le chorégraphe, la réalisation est dansée par le danseur.

La visualisation active est offerte et analysée par le spectateur.

La complexification de la situation de référence

Elle fait appel aux trois rôles, dans cette situation on peut moduler plusieurs éléments. Exemple pour un danseur, on peut augmenter la difficulté des formes, des logiques motrices selon le niveau d’apprentissage (novice, confirmé, expert). On peut augmenter la difficulté scénique, augmenter la difficulté des relations entre danseurs et la complexité des rôles à tenir, augmenter la durée de la chorégraphie. Complexifier le rôle du spectateur en augmentant leur nombre, modifier leurs crédités , augmenter la charge affective, en variant sa position.

Rôles et compétences

Définition

Les compétences à développer chez l’élève en danse se font autour des trois rôles. Delaunay définit la compétence comme la combinaison et la synthèse des connaissances identifiées.

Le chorégraphe

C’est l’écrivain de la danse, il connaît et applique des principes de composition chorégraphique pour exprimer et évoquer une intention. Il est capable d’imaginer, choisir, associer, combiner et organiser différents éléments entre eux capables de rentrer dans un processus.

Combinatoires :

  • Temps
  • Temps construction d’un matériau symbolique
  • Energie
  • Corps

Le chorégraphe doit être capable de :

Le danseur

C’est le porte parole du chorégraphe selon 2 modalités : Danseur exécutant

Danseur interprète

Le danseur exécutant doit être capable de réaliser exactement les formes corporelles et les combinaisons choisies par le chorégraphe. Il doit traduire objectivement de façon observable les formes rendant l’intention contenue dans les propos c’est à dire les formes corporelles proposées et organisées par le chorégraphe.

Le danseur expert doit être capable de jouer de façon juste le personnage, l’idée, le sentiment, les sensations que le chorégraphe souhaite représenter devant le spectateur, capable de transmettre subjectivement le message contenu dans les propos chorégraphiques au moyen de catégorisation de notre émotionnelle.

Le spectateur

C’est un lecteur averti des effets qui lui sont données à voir. Il se forme au cours d’une pratique personnelle, il y acquiert une connaissance intime de l’activité en s’appropriant la diversité des rôles. Il doit être capable de mettre à son service les connaissances et savoirs acquis dans les rôles de danseurs et de chorégraphe et de s’enrichir grâce à ces points de vue. Il est capable d’adopter des modalités de lecture à dominante émotionnelle et rationnelle. Il est capable de recevoir les représentations d’autrui pour se laisser émouvoir et en apprécier la qualité grâce à une analyse critique et argumentée.

Les situations d’apprentissage

Situation de résolution de problème

Définition : c’est une situation d’apprentissage qui pose un problème à l’élève devant la nécessité de construire activement un ou des réponses nouvelles. Il se réfère à un thème centrale : le problème de l’intervention. l’enjeu est de rendre les actions des danseurs, porteur de sens et/ou d’émotion.

Les situations d’apprentissage proprement dite à travers des thèmes spécifiques à l’action.

Amélioration de la disposition du danseur à travers son partenaire.

Définition de Delaunax en 1989 dans Leçon d’EPS : " La leçon est une unité de temps, de lieu, d’action permettant à l’élève de se construire en confrontation des APS. "

La démarche pédagogique va circuler selon :

Adaptation de situation d’apprentissage aux possibilités réelles des élèves et à leurs motifs d’agir.

Choisir des déclencheurs de mise en action des élèves, des moyens pédagogiques pour stimuler l’activité de recherche et de création de forme corporelle.

Comment activer ces déclencheurs ?

Monde sonore, photo, schéma, dessin, mots, expression, adjectifs, verbe, thèmes quotidiens, objets, costumes…

La leçon : sa structuration

Comment structurer une leçon de danse ?

Choisir un univers

Thème

Proposer l’échauffement en fonction du thème

Choix des formes, proposition de différentes réponses (activité d’exploration)

Situation d’apprentissage nouveau avec pour objet de faire émerger les repères, point de vue nouveau.

Situation d’improvisation dirigée à partir d’un acteur, on travaillera par notion de temps, d’espace, d’énergie et sa découverte , apprentissage liées aux consignes.

Situation de stabilisation avec :

On va transposer dans le but de chercher à se distancer par rapport à la situation initiale. On va chercher à passer de l’improvisation d’idée à libre.

Combiner, c’est créée des combinaisons de formes en jouant sur cet effet

Généraliser, c’est utiliser ce qui est appris dans toute situation où cela est possible

Evaluation

Définition : évaluer consiste à émettre un jugement de valeur à partir d’un recueil d’information.

Pourquoi évalue-t-on ?

Communiquer, progresser, soi-même, faire progresser le projet expressif.

L’évaluation, c’est l’observation et un échange d’information avec l’autre, un effort d’adaptation à la représentation de l’autre, les indicateurs doivent être facilement observables, significatifs, observables (voir grille d’évaluation)

Evaluation formative

C’est un moyen de progrès incontournable pour l’élève et une source d’information pour l’enseignant, elle consiste à recueillir, à plusieurs occasions pendant le cycle, le cours, des informations utiles tant qu’à la quantité des apprentissages réalisés pour déterminer les difficultés rencontrées par les élèves sur un comportement présent.

Evaluation certificative

C’est le passage obligé pour que se réalise une reconnaissance institutionnelle et intégration de code de discipline comme l’EPS à l’école. Il faut proposer des outils d’évaluation aux examens (comme la performance de l’élève)

Les compétences

La maîtrise d’éxécution et performance, les compétences concernent la mise en œuvre et la construction de règles. La performance relève du niveau de réalisation respectant les logiques internes de l’effet produits sur les spectateurs.

Au niveau 6e, 5e, 4e, 3e, le processus est prioritaire. La façon dont on s’y prend est évaluée, choix des formes, symboles, personnalités.

Au niveau 2nde, 1ère,Tle, l’effet souligne la pertinence du processus usé et elle est de plus en plus prioritaire (engagement technique, structuration du discours, maîtrise).

La performance est l’évaluation de prise de risque symbolique, des connaissances en évaluant les savoirs d’accompagnement et sa mise en œuvre, permettant la compréhension de l’action.

En 6e et 5e, l’évaluation porte essentiellement sur le processus d’exécution.

Contenus d’enseignement

Définition par Reboul :

C’est le système d’élément qu’un élève doit s’approprier pour comprendre et réussir ses actions.

Définition par Harsenach en 1982 :

C’est la forme de pratique proposée aux élèves et à travers elles les savoirs théoriques et pratiques que l’on voit qu’il s’approprie.

Ce sont les transformations que l’on veut voir chez l’élève.

L’analyse des exigences spéciales des trois rôles va permettre aux divers champs d’action. Il peut être aborder, traiter en jouant sur le degré de difficulté adaptée à différents niveaux de progression ;

Les exigences et le problème relatifs à la composition, mise en scène, interprétation, lecture des scènes chorégraphiques vont dépendre du niveau d’acquisition.

Niveau d’expertise

Le novice (débutant)

Le débutant est l’élève ayant jamais ou peu pratiqué pendant sa scolarité. Le débutant chorégraphe est l’élève ayant pratiquer la danse ayant un bagage technique mais n’avait pas la clef pour faire une chorégraphie.

Le confirmé

Il est capable d’exprimer, évoquer, aux moyens de forme corporelle, destiné à créer un impact souhaité et attendu chez autrui.

L’expert

C’est celui qui sait mener à bien un projet chorégraphique et au niveau de la danse. Il met une intention supérieure, il devient interprète. Le chorégraphe doit être capable de mettre en adéquation l’attention et un moyen dispositif d’offrir une lisibilité à un spectateur visé et attendu.

  • Construire un projet chorégraphique
  • Choix d’univers
  • Choix de thème
  • Choix des formes corporelles
  • Choix d’une option esthétique
  • Organiser la composition chorégraphique
  • Organiser la scène (espace scénique, monde sonore)
  • Représentation de spectacle

Les lignes de force

  • Diagonale : symbole de progression, ligne la plus longue
  • Ligne Courbe : symbole de folie, contraction
  • Cercle : sortilège
  • Spirale : possession, extase

Dominance corporelle

Mouvements de base :

Elles sont fonction des parties du corps qui doit supporter le poids du corps.

Dominance du temps

Structuration métrique :