Accueil

SAUT A LA PERCHE

Définition

Le saut à la perche consiste à franchir une barre placée le plus haut possible en réalisant la meilleure synthèse entre la prise d’un levier qu’il faut amener à la verticale et son utilisation pour obtenir le plus grand rapport entre la performance et le levier.

En terme d’énergie, il s’agit de développer grâce à la vitesse de la course d’élan et à la force d’impulsion la plus grande énergie possible, de l’emmagasiner dans la flexion de la perche grâce à une technique précise et efficace de la liaison Course-Présenté-Impulsion puis de la récupérer pour être catapulté le plus haut possible.

Ec (à l’appel) = Ep (franchissement)

Ec = ½ mv^2

Ep = mgh

Historique

La première dominante de la perche était des sauts horizontales. Ce sont les anglais qui lui donnèrent son aspect vertical. En 1905, GONDER saute 3m74 et le butoir fait son apparition.

Au début du siècle : On utilise des perches en bois, très dures et non flexibles.

Dans les années 50 : On utilise des perches en bambou, plus souples et donc plus longues et plus légères. On utilise également des perches en métal (cuivre ou aluminium), lourdes et peu flexibles, les performances ne bougent pas.

1960 : Les perches en fibre de verre arrivent, elles sont plus légères, plus grandes et plus flexibles. Les performances augmentent de 1960 à 1990, le record du monde s’améliore de 1m31.

La réglementation évolue, la forme des butoirs s’est adaptée, les supports peuvent reculer de 80cm.

Quelques noms célèbres :

Houvion 5m77 (RM) années 80

Thierry Vigneron 5m80 (RM) années 80

Pierre Quinon 1984 JO de Los Angeles

Jean Galfione 1996 JO d’Atlanta

Au début des années 90, S.Bubka franchit 6m11. Il détient toujours les records du monde avec 6m14 et 6m15 en salle. Il aurait franchit des barres à plus de 6m25 à l’entraînement.

Approche technique et biomécanique

Comment relever le plus grand levier possible, développer le plus d’énergie possible et l’emmagasiner dans la perche ?

L’importance de la course d’élan

La course d’élan doit permettre de développer la plus grande vitesse possible au moment où la perche touche le butoir, il faut qu’elle soit maîtrisée pour effectuer l’enchaînement Course-Présenté-Impulsion. Il s’agit de vitesse optimale.

On tient sa perche du côté opposée au pied d’appel, la main arrière a la paume dirigée vers l’avant en appui sur la perche (entre pouce et index). La main avant est en appui sur la perche, la paume face au sol et tient la perche par dessus. La main avant sert de point fixe à partir duquel le sauteur peut faire monter ou descendre sa perche (en levant ou en appuyant sur la perche). L’écart entre les mains correspond généralement à la longueur des épaules du sauteur, cet écart ne change pas pendant la course d’élan.

Attitude technique

L’équilibre du couple Perche-Sauteur est indispensable durant toute la prise d’élan. Le tronc est droit, genoux hauts, bras fléchis, bassin gainé, ceinture abdominale fixe, appuis solides et élastiques afin de donner au sauteur la sensation de dominer la piste.

La perche est portée dans l’axe, souvent proche de l’horizontale. La course d’élan est variable, de 14 à 20 appuis, elle dépend de trois paramètres.

Faculté d’accélération du sauteur

Condition et qualités physiques

Faculté de relâchement

Six appuis avant l’impulsion, une marque au sol signale si il le sauteur est synchronisé pour pouvoir sauter.

La course doit être progressivement accéléré, la mise en action consiste à trouver des attitudes justes et de bonnes sensations. Une recherche de vitesse calme et progressive ainsi qu’une phase finale caractérisée par une plus grande disponibilité pour pouvoir mettre en action la chaîne musculaire et une grande détermination sont les clés de la réussite d’un saut.

Le point de décollage doit être en accord avec une technique efficace, il correspond au moment où la perche va buter. Le relâchement permet de ne faire intervenir que les muscles nécessaires aux actions motrices en vue d’un meilleur rendement. L’investissement mental, la volonté sont indispensables au niveau de l’impulsion.

L’objectif est de placer la perche de telle manière que l’énergie développée dans la course d’élan soit emmagasinée dans la perche puis en y ajoutant l’impulsion, lui donner une force de pénétration et une bonne vitesse de redressement.

Le Présenté s’effectue sur un temps donné équivalent aux 3 derniers appuis. Le sauteur doit toujours garder sa perche dans l’axe, l’amener du côté latéral devant soi, puis vers le haut pour rechercher un angle Perche-Sol ouvert qui sera optimal à l’appel.

L’impulsion

Elle est caractérisée par un Griffé-Poussée (c’est un saut à dominante HORIZONTALE) renforcé par une action vive du genou libre vers l’avant et le haut. Le point d’appel se situe à l’aplomb de la main arrière. La participation de tout le corps est symbolisé par l’action de poussée dans sa perche par le bras inférieur ce qui provoque la flexion de la perche (le point d’appui est la main supérieure).

Il est nécessaire et indispensable de rester derrière sa perche. La chaîne d’impulsion est composée des pieds, jambes, bassin, épaules et des bras, elle est dirigée vers l’avant pour ensuite aller du sol vers la perche.

Comment récupérer l’énergie emmagasinée dans la perche et réaliser le meilleur rapport levier/performance ?

La position la plus favorable pour récupérer l’énergie est une position renversée, tête en bas à la verticale, elle sera facilitée si la technique à l’appel est bonne et si la poussée à l’appel permet l’extension des muscles antérieurs du tronc et du psoas. Le balancer s’effectue autour de l’axe des épaules, loin de la perche.

Le genou de la jambe libre reste haut et la jambe d’appel rattrape son retard en balayant une grande surface.

L’axe de rotation reste loin de la perche, le bras arrière en extension. La poussée du bras inférieur est maintenu, la flexion de la perche est augmentée, ce qui augmente la pénétration de la perche. Cette pénétration favorisera un meilleur renversement. Il faut avoir un long temps de perche.

Le renversé-extension

Le perchiste est dos parallèle au sol et continue sa rotation dos à la barre par une extension des jambes et des hanches qui va ramener à la verticale le sauteur, cette phase est accompagnée par le redressement de la perche (on parle de déflexion).

L’extension des membres inférieurs et la déflexion de la perche entraîne un allégement du poids du sauteur et une accélération du renvoi de la perche, cela facilite le retournement.

Le retournement correspond à un demi-tour selon l’axe longitudinal de façon à se présenter face à la barre.

Le franchissement de la barre

Le sauteur, pour être catapulté doit rester gainé et avoir l’intention de " rentrer le ventre " (poitrine creuse). Il enroule la barre d’abord par les pieds puis il se repousse fortement sur sa perche qui est maintenant redressée. L’efficacité du redressement est fonction de la bonne exécution des phases précédentes. A savoir, les phase qui ont amené la perche à la verticale et celles qui ont permis au sauteur de " rester " dans sa perche pour récupérer l’énergie.

La chute ou réception

Elle se fait sur le dos, de 5 ou 6m. Elle fournit des indications très précieuses, si le présenté est désaxé alors la réception se fera sur un côté du tapis…

Si la réception est proche du butoir ou trop loin, c’est un problème de vitesse ou la perche était trop souple.

Conclusion

Les cours d’athlétisme de D1 et D2 ont permis d’aborder l’ensemble des pratiques athlétiques, ils ont permis de détailler et développer les qualités physiques et caractéristiques pour construire des séances.